l’IA générative : promesse technologique… ou nouvelle dépendance mondiale ?

Si les modèles d’OpenAI et Mistral AI captivent, Sundar Pichai, PDG de Google, met en garde : « Les puces et le hardware sont l’infrastructure invisible de l’ère de l’IA. » 

Une course technologique où la bataille se joue dans l’ombre sur des enjeux de souveraineté, de contrôle des ressources et de défis environnementaux ; et où les semi-conducteurs, essentiels à l’IA, sont au coeur d’une nouvelle donne géopolitique, entre tensions commerciales et stratégies de monopole. 

La Chine détient 85 % du marché des terres rares, indispensables aux semi-conducteurs. 

Cette domination lui permet de dicter ses conditions sur le marché mondial, en réponse aux politiques protectionnistes des États-Unis. Une mainmise qui pose la question de la dépendance occidentale sur la société néerlandaise ASML est leader mondial des machines de lithographie extrême ultraviolet (EUV), essentielles à la gravure de circuits inférieurs à 10nm, un monopole technologique qui la place au centre des débats géopolitiques. 

NVIDIA est le leader incontesté de la conception de processeurs graphiques (GPU), essentiels à l’IA générative. En 2023, son CA record de 49 milliards de dollars a consolidé la suprématie des États-Unis dans cette course technologique. : ̈ Comme le rappelle le PDG de TSMC : “il y a l’eau, il y a l’air, et il y a TSMC”. 

L’entreprise contrôle 90 % du marché des puces de 3 à 7 nm. 

Pour réduire leur dépendance, des géants comme Google ou Microsoft adoptent des stratégies d’intégration verticale en développant leurs propres semi-conducteurs, comme les TPU de Google. 

Bon nombre adoptent par ailleurs, pour répondre à la croissance exponentielle des besoins en énergie des centres de données, des stratégies centrées sur l’énergie nucléaire. 

Les GAFAM investissent massivement dans des startups comme OpenAI et Anthropic. Résultat : un marché ultra-concentré qui menace l’innovation et le développement d’alternatives et pose des défis stratégiques majeurs aux régulateurs. 

Quelle place pour l’Europe dans cette nouvelle donne géopolitique ? Un impératif s’impose : développer des alternatives viables et des infrastructures soutenant une plus grande diversité dans le développement de l’IA générative. 

Crédit image : Accuracy